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L'obsolescence programmée

Posted at — Oct 05, 2013

Hier soir, mon scanner m’a laché. Dans ce genre de situation, j’ai pris le réflexe d’ouvrir l’engin pour voir si je ne peux pas le réparer moi même. Pour le coup, j’ai pu constater que le fabriquant (HP) a été radin sur plusieurs points et que cette panne serait arrivée tôt ou tard.

Il s’agit d’une imprimante multi-fonctions HP OfficeJet 4500. En gros, parmi les imprimantes multi-fonctions avec un bac d’alimentation pour le scanner, c’est la moins chère.

La panne

Hier soir, j’ai voulu travailler sur Paperwork. En ce moment, je suis entrain de refaire la partie scan. Du coup, forcément, j’ai voulu faire un scan. Et là, c’est le drame … le scanner fait un bruit d’enfer et la tête de lecture reste désesperemment coincée au bas de la page.

Démontage et localisation de la panne

Premier constat, les vis : ce sont des vis avec des têtes en étoile, aka “touche pas à ça petit con, et va plutôt te racheter une imprimante-scanner”. Rien à cirer, je suis équipé, moi, môsieur.

Je démonte la bête. À première vue, rien. Je la remonte et la relance. Re-bruit d’enfer.

Photo of the piece of crap

Je redémonte la bête. Ce coup-ci je vais un peu plus loin, et je démonte la tête de lecture, notamment ses roues dentées. À première vue, rie… wait a minute … C’est quoi ce machin noir dans le centre de la grosse roue dentée ?! Ah ben c’est son axe (les axes des deux roues dentées sont entourées en rouge sur la photo). Quelque-chose me dit que lui, il ne devrait pas venir avec la roue.

La réparation

1er essai : super-gluage de l’axe. Résultat : Échec.

Au premier essai, le contrôleur du scanner renvoi la tête de lecture en buté. Arrivé en buté, l’axe de la roue dentée casse à nouveau.

(.. zap les 231 essais suivants ..)

233ième essai: fer à souder + super-gluage. Utiliser un fer à souder sur du plastique est dégueulasse. Ça dégage une fumée bien crade, et le plastique tire la gueule après. Mais ça marche.

Résultat : Échec réussi.

Le scanner scanne à nouveau. Par contre, au démarrage, quand le contrôleur cherche à amener la tête de lecture en buté, il fait un bruit d’enfer pendant ~30s. Je pense que j’ai fait fondre un peu trop de plastique avec le fer à souder. Du coup, la roue dentée ne descend plus complètement sur l’axe. Au final, la vis sans fin du moteur ne doit pas bien agripper sur la roue dentée. Vu le bruit et vu l’usure que ça sous-entend, je crois qu’il faudra quand même que je change de scanner.

L’analyse

Quand on démarre le scanner, le contrôleur ne peut pas être sûr de la position de la tête de lecture du scanner. Il faut donc qu’il l’amène en buté. Apparemment, il n’y aucun capteur de buté sur la tête de lecture. Par contre, sur la sortie de son moteur, il y a une roue codeuse. Ce capteur permet de savoir si le moteur tourne bien, et à quelle vitesse. Ça veut dire que pour savoir que la tête de lecture est en buté, le seul moyen qu’a le contrôleur est de pousser le moteur à tourner et mesurer sa rotation. Si il ne tourne plus malgré l’ordre de tourner, c’est que la tête de lecture est en buté.

Ça implique qu’à chaque démarrage du scanner, le contrôleur du scanner force sur le moteur et les rouages en plastique pendant un bref moment.

Ça ne serait pas un problème si la mécanique (roues et axes) était solide. Sauf que les axes sont en plastiques, et tenus que d’un seul coté. Fatalement, la pression du moteur et des roues dentées vont les faire céder, tôt ou tard. Le 2ième axe a d’ailleurs déjà des traces blanches à sa base qui indiquent qu’il va sûrement bientôt céder aussi.

Conclusion

Je ne sais pas si on peut vraiment parler d’obsolescence programmée. Si elle était programmée, elle serait entièrement intentionnelle dès le design, et c’est impossible à prouver.

Ce qui est constaté ici, c’est que le fabriquant a essayé de réduire autant que possible la quantité de matériaux utilisés. Il a aussi choisi un matériau peu résistant (le plastique) pour une pièce pourtant soumise à un stress régulier (l’axe de la roue dentée).

Les fabricants sont sensés tester soigneusement et de manière prolongée leurs produits avant de les mettre en vente. J’ai donc du mal à croire qu’il ignore cette faiblesse de conception. Mais quand on veut être 2 euros moins cher que le concurrent, il y a des sacrifices à faire et des risques à prendre …